L’exposition regroupe des dessins et sculptures d’Olivier Leroi sélectionnés sur l’ensemble de son parcours. Ce choix valorise deux aspects qui le sous-tendent : une importance accordée au geste, une perception affinée de la réalité au-delà de son apparence.
Olivier Leroi dessine sur des feuilles de papiers choisies. Des indices de leur vécu en guident le sens. Les dessins s’ancrent dans un moment en le cristallisant et sont la manifestation d’une conscience, un précipité d’expérience. Leur sobriété, alliée à une attention ténue au détail, touche à la question des origines, au sens de l’acte. Ces allégories construites sur des glissements d’échelles associent l’observation concrète aux visées de l’attente. Le plus intime interroge le plus universel, l’infime et l’infini dialoguent dans un mouchoir de poche.
Lorsqu’il dessine à partir d’images imprimées, Olivier Leroi les découpe pour leur attribuer de nouveaux contours. Ainsi, leur matière se fait substance. Elle migre vers une possibilité de sens décelée dans l’épaisseur de son information. Souvent présent dans ses oeuvres récentes, le personnage de Pinocchio ne symbolise-t-il pas la transformation de la matière en énergie ?
Par un jeu de correspondances entre le visible et l’invisible, Olivier Leroi bouscule la neutralité de la perception qu’il rattache à la connaissance de soi. Les éléments qu’il assemble dans ses collages ont une fonction souvent métonymique. Par leur diversité de nature, Olivier Leroi convoque une pluralité de mondes ; il en provoque la convergence inattendue au moyen d’équations qu’il revient à l’autre de résoudre.
L’ironie socratique d’Olivier Leroi défait les certitudes et surprend. Elle tient à une économie de circonstances dont la teneur fait la vitalité de l’oeuvre. C’est ce temps premier du regard, celui de l’étonnement renouvelé, qu’il invite à ressentir et dont il nous propose l’éclosion.
Communiqué de presse de l'exposition commissariée à la galerie laurent mueller, du 25 mars au 26 avril 2014.
Olivier Leroi est né en 1962 à Romorantin, France.
Forestier de formation, il a suivi le cursus de l’Institut des hautes études en arts plastiques à Paris, dirigé par Pontus Hulten. Lauréat du prix Altadis, il a notamment exposé au Château d’Oiron (2004), et au Parvis centre d’art contemporain, Ibos (2005), dans le cadre de la Force de l’art, (2006) et dans les galerie Anne de Villepoix (2003), Sémiose (2008) et Aline Vidal (2009). Il a réalisé plusieurs commandes publiques dans le cadre du 1% artistique et a dernièrement été invité par la Fondation de France à réaliser un ”cabinet curieux” au parc de Branféré. Son oeuvre figure dans plusieurs collections privées et publiques dont : Collection Claude Pompidou, FNAC, FRAC Limousin, FRAC Haute-Normandie. Son travail fait l’objet d’une monographie qui se prépare actuellement chez Actes Sud.