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Carmit Gil, Mandalas & Roundabouts

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    © Courtesy galerie Frank Elbaz

On serait tenté, en se remémorant l’ensemble des travaux proposés par Carmit Gil, de les rapprocher de cette définition de l’art comme « transformation spirituelle de la matière » énoncée par Théo Van Doesburg, fondateur de l’art concret.
Opérant un travail de réduction sur des objets du quotidien, l’artiste en propose une vision épurée qui les redessine avec force dans l’espace environnant et attire notre attention sur leurs qualités formelles. Le Bus qu’elle a exposé lors de la Biennale de Venise en 2003 était de ce point de vue tout à fait exemplaire.: libérée de sa carrosserie, l’armature se déployait dans l’espace en un réseau de lignes soulignant les qualités spatiales de ce trivial moyen de transport.

Les nouvelles pièces exposées montrent que loin d’être une fin en soi, ce travail de réduction minimaliste des objets est plutôt le point de départ de leur réappropriation imaginaire et symbolique. L’analyse des formes et de leurs composantes autorise l’artiste à les modifier pour y introduire des variations significatives, tout en conservant de l’objet initial sa logique d’ensemble.
Travaillant cette fois-ci exclusivement à partir d’objets circulaires, Gil prélève des systèmes graphiques issus du design urbain, comme celui des enjoliveurs ou de plaques d’égout auxquels elle intègre des idéogrammes naturels (fleurs, étoiles) ou religieux, comme l’étoile de David ou la croix.

Si le mandala tibétain est directement évoqué par l’artiste, il est intéressant de noter, par delà cette influence spécifique, que la forme circulaire est pour nombre de traditions spirituelles et religieuses symbole d’union et d’harmonie. Ce caractère inclusif attribué au cercle se retrouve dans l’emploi qu’en fait Carmit Gil : différents niveaux de réalité coexistent qui, par le biais d’analogies formelles, fusionnent en un ordre plastique nouveau et polysémique.
En faisant tenir ensemble des esthétiques contradictoires, Gil confronte également le double héritage qui nourrit l’ensemble de son travail : l’abstraction géométrique et une tradition ornementale très présente dans la culture orientale.

Roundabouts
Carmit Gil’s Mandalas
Galerie Frank Elbaz, Paris


Communiqué de presse pour la galerie Frank Elbaz, 2005